Roman Calendar

jeudi 28 août 2008

les papillons et les chenilles


Il faut bien que je supporte deux ou trois chenilles si je veux connaître les papillons, dit Le Petit Prince (1943) d' Antoine de Saint-Exupéry


et Oscar Wilde de me rappeler que Citer les mots de quelqu'un, c'est mettre sous verre une collection de beaux papillons qui ont perdu leur lumière et leur éclat.


Bah !

jeudi 7 août 2008

Et La vie immédiate


Adieu tristesse
Bonjour tristesse
tu es inscrite dans les lignes du plafond
Tu es inscrite dans les yeux que j'aime
Tu n'es pas tout à fait la misère
Car les lèvres les plus pauvres te dénoncent
Par un sourire
Bonjour tristesse
[...]
ELUARD, La vie immédiate

mardi 5 août 2008

Lire


Voyage en Russie et à Saint-Pétersbourg.


J’entrepris mon voyage en Russie au milieu de l’hiver, ayant fait ce raisonnement judicieux que, par le froid et la neige, les routes du nord de l’Allemagne, de la Pologne, de la Courlande
et de la Livonie, qui, selon les descriptions des voyageurs, sont plus impraticables encore que le chemin du temple de la vertu, s’améliorant sans qu’il en coûte rien à la sollicitude des gouvernements. Je voyageais à cheval, ce qui est assurément le plus agréable mode de transport, pourvu toutefois que le cavalier et la bête soient bons : de cette façon, on n’est pas exposé à avoir d’affaires d’honneur avec quelque honnête maître de poste allemand, ni forcé de séjourner devant chaque cabaret, à la merci d’un postillon altéré. J’étais légèrement vêtu, ce dont je me trouvai assez mal, à mesure que j’avançais vers le nord-est.
Représentez-vous maintenant, par ce temps âpre, sous ce rude climat, un pauvre vieillard gisant sur le bord désolé d’une route de Pologne, exposé à un vent glacial, ayant à peine de quoi
couvrir sa nudité.
L’aspect de ce pauvre homme me navra l’âme : et quoiqu’il fît un froid à me geler le coeur dans la poitrine, je lui jetai mon manteau. Au même instant, une voix retentit dans le ciel, et, me
louant de ma miséricorde, me cria : « Le diable m’emporte, mon fils, si cette bonne action reste sans récompense. »
Je continuai mon voyage, jusqu’à ce que la nuit et les ténèbres me surprissent. Aucun signe, aucun bruit, qui m’indiquât la présence d’un village : le pays tout entier était enseveli sous la
neige, et je ne savais pas ma route.
[...]
Les aventures et mésaventures du baron de Münchausen