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mercredi 21 janvier 2009

La Route de Cormac Mac Carthy

La Route de Cormac Mac Carthy a obtenu le Prix Pulitzer du roman en 2007. Certes, un prix, fut-ce le Pulitzer, n'est pas une garantie. Souvenons-nous tout de même que ce même prix a récompensé Autant en emporte le vent de Margareth Mitchell en 1937, Les raisins de la colère de John Steinbeck en 1940, Le Vieil homme et la mer d'Hemingway en 1953 et j'en passe.


La Route pourtant ne me disait rien qui vaille, c'est un roman qu'on m'a conseillé, puis prêté mais dans lequel j'ai eu du mal à entrer : cette atmosphère de no future, cette route sans destination hormis un très hypothétique Sud, ce paysage désespérément gris, calciné, couvert de cendres, ce froid, cette pluie glacée, ce grésil, cette mer de plomb, ces hordes sauvages des humains survivants en quête de nourriture dans un monde où tout est mort, même les poissons dans la mer, les oiseaux, les souris, chats ou chiens, bref cet univers d'après, bien après, la fin du monde n'était pas de nature à me séduire. A côté de cela, l'absurde de Camus, la « petite aube où [Meursault sera] justifié » sont apaisants, rassérénants, presque réconfortants.


Les amateurs de science-fiction _vous l'avez deviné, je n'en suis pas_ croiront peut-être trouver là une N-ième version d'un monde futur ; qu'ils se détrompent, La Route n'est pas un roman de science-fiction.


C'est ainsi que peu à peu, on s'attache à l'unique protagoniste, L'homme -il n'a pas d'autre nom et n'en a pas besoin_ et à son protégé, son enfant, celui qu'il faut à tout prix défendre contre les cannibales, le froid, la faim, la folie, la déshumanisation,... Cet enfant, dont on se demande parfois s'il n'est pas simplement le fruit de l'imagination du héros, c'est le « porteur de feu », le beau, le bien. Si le titre de « porteur de feu » dont il se trouve affublé, se justifie plutôt mal dans le roman, nul doute qu'il représente cependant le beau et le bien dans cet univers désespérément gris, sombre, sauvage.


La fin du roman m'a laissée perplexe : que penser de ce pseudo Rambo qui vient se substituer à L'homme, de cette pseudo-Sainte Famille qui l'accueille, de ces prières à Dieu, jusque là, en tous cas, resté sourd ou simplement absent ? Camus, lui, avait une réponse à l'absurde, celle de Mac Carthy, elle, ne me paraît pas bien convaincante et plouf, revoilà l'humanité perdue dans l'impossible quête du sens.

Si vous avez l'occasion de lire aussi ce roman, votre avis m'intéresse.

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